1888 - 1970 Marc-Aurèle Fortin naît en 1888 à Sainte-Rose au nord de Montréal de Thomas Fortin, père de profession libérale et d’Amanda Fortier. Pendant cinquante ans, Fortin peint dans l’isolement et dans la joie. Son œuvre phénoménal est composé de paysages éclatants de lumière dans lesquels s’incarne intensément l’âme du Québec. En 1909, l’artiste se rend à l’ Art Institute of Chicago pour parfaire son art. Il revient au Québec en 1910. Au cours des années suivantes, se dessine chez l’artiste un style nouveau, on assiste à une éblouissante transformation du paysage.
En 1918, le peintre aborde pour la première fois la technique de l’aquarelle. En 1920, apparaissent ses aquarelles lyriques aux arbres troués. Sa maîtrise de ce médium ne le satisfait pas, il l’abandonne temporairement. De 1922 à 1927, il peint des ormes démesurés sous lesquels se dissimulent d’humbles demeures. En 1928, apparaissent des aquarelles pures dont la qualité exceptionnelle ne se retrouve que chez les grands maîtres. Fortin revient au pays en 1935 après un séjour de six mois en Europe. Son style s’est transformé. À la poésie et la naïveté, succède la puissance des tons intenses et vibrants. En 1936, Fortin révèle au monde des arts son esprit innovateur. Il conçoit une technique qui consiste à peindre sur des fonds gris « pour décrire l’atmosphère chaude des ciels du Québec » et sur des fonds noirs pour « intensifier la relation entre l’ombre et la lumière ». En 1939, le peintre expérimente l’aquarelle rehaussée de crayon et de pastel à l’huile. Il s’adonne aussi à l’estampe et grave près de 60 plaques.
En 1950, l’artiste découvre la caséine (détrempe à base de lait). Il brosse des tableaux d’une puissance stupéfiante jusqu’en 1955. Puis la maladie le mine. Il confie à son gérant près de deux milles tableaux d’une valeur inestimable dont plusieurs prendront malheureusement le chemin du dépotoir. En 1959, il reprend ses pinceaux. Jusqu’en 1967, l’artiste griffonne de mémoire des paysages au crayon feutre.
En 1966, il perd complètement la vue et après douze années de vie infernale, un ami collectionneur, René Buisson l’installe au Sanatorium de Macamic en Abitibi où il s’éteint le 2 mars 1970, aveugle et amputé des deux jambes.
On retrouve plusieurs des oeuvres du grand Marc-Aurèle Fortin au Musée des beaux-arts de Montréal ainsi qu’au Musée national des beaux-arts du Québec.