1910 - 2007 Peintre graveur Né à Montréal en 1910, Léon Bellefleur songe à s’inscrire à l’École des beaux-arts. Influencé par son père, il entreprend plutôt une formation en enseignement auprès des enfants, métier auquel il se consacre pendant une période de 25 ans. Ne s’écartant nullement de sa passion pour l’art, le jeune enseignant s’inscrit à des cours du soir dispensés par l’École des beaux-arts de Montréal. Dès lors, il occupe tous ses moments libres au dessin et à la peinture. En 1943, il devient membre de la Société d’art contemporain avec laquelle il expose à Montréal et à Toronto. Fasciné par l’imagination et la créativité des enfants, Bellefleur présente en 1946, à la Maison des Compagnons, une exposition qui s’en inspire. En 1948, il cosigne le manifeste Prisme d’yeux dirigé par Alfred Pellan. Le document qui précède Le Refus Global revendique la totale liberté d’expression de l’artiste mais demeure ouvert à une peinture d’expression traditionnelle.
Le peintre s’exprime par le biais de l’encre, de la gouache, de l’aquarelle et de l’huile. En 1950, il présente une exposition solo à l’Art Association of Montréal. En 1951, Bellefleur reçoit le premier prix de peinture moderne au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal. Il expose à la Biennale de Sao Paulo. Le peintre à la palette lumineuse crée des œuvres qui se présentent sous la forme d’abstractions lyriques qui permettent l’expression libre et spontanée du subconscient. Bellefleur influencé par le surréalisme se montre également sensible à l’automatisme, mouvement auquel il adhère en 1953.
En 1954, alors âgé de 44 ans, le peintre se retire de l’enseignement et réalise son rêve d’enfance en se consacrant uniquement à sa pratique artistique. L’artiste effectue de nombreux séjours à en France. Grâce à une bourse accordée par le Conseil des arts du Canada, le peintre étudie la gravure et la lithographie aux ateliers de Friedlaender et de Desjobert à Paris. Il y réalise estampes, eaux-fortes et lithographies. En 1955, fervent de poésie, le peintre graveur forme un tandem avec son ami écrivain Roland Giguère dans le cadre de projets artistiques parisiens. En 1958, l’artiste rencontre André Breton, théoricien du Surréalisme, avec lequel il a de fructueux échanges. En 1960, il représente le Canada au Musée Guggenheim de New York où il expose avec Borduas, Riopelle, Alleyn et Town. En 1966, l’artiste revient vivre au Québec. Ses œuvres sont présentées au Canada, au Brésil , en Angleterre et au Danemark. En 1968, le Musée des beaux-arts du Canada lui consacre une exposition rétrospective présentée à Ottawa, à Montréal puis à London Ontario.
En 1977, ce grand-maître canadien est le premier à recevoir le prix Paul-Émile Borduas décerné par le gouvernement québécois pour le caractère exceptionnel de sa carrière en arts visuels. En 1987, Bellefleur reçoit un doctorat honorifique de l’Université Concordia. Le peintre est honoré par l’Académie royale des arts du Canada en 1989. L’artiste qui décède à Montréal en 2007 à l’âge de 97 ans nous lègue des œuvres uniques empreintes d’une grande poésie.