1924-2001 Marcelle Ferron naît à Louiseville en Mauricie en 1924. En 1942, à la conquête de sa destinée, la jeune femme s’inscrit à l’École des beaux-arts de Québec qu’elle quitte en 1944. Elle emménage par la suite à Montréal où elle rencontre le peintre Paul-Émile Borduas, mentor qui marquera l’orientation de sa carrière. Fascinée par la pensée du peintre, elle se joint au groupe des Automatistes qu’il a constitué. En 1948, elle cosigne avec quelques artistes de l’époque le manifeste Le Refus Global qui conteste les valeurs traditionnelles québécoises et propose une ouverture sur la liberté de création pour l’artiste. En 1949, Ferron présente une exposition solo à la Librairie Tranquille de Montréal qui diffuse de l’art d’avant-garde. Elle y présente des huiles, des aquarelles et des sculptures. En 1951, elle expose à Montréal avec le groupe des Automatistes.
En 1953, elle quitte le Québec afin de poursuivre sa carrière à Paris. Stimulée par son nouveau milieu, sa peinture se fait plus exubérante, guidée par le geste, par le mouvement. L’artiste-peintre fabrique elle-même sa couleur. Le format de ses toiles prend de l’ampleur et sa couleur s’éclaircit. En 1957 le Conseil des arts du Canada lui octroie une bourse. Dans les années 60, sa carrière de peintre prend son envol. Elle participe à plusieurs expositions en Europe. En 1964, toujours à Paris, Ferron s’initie au vitrail. Attirée par l’art public, l’artiste revient vivre en permanence au Québec en 1966 où l’attend le contrat de réalisation d’une immense verrière à intégrer à la future station de Métro Champ-de-Mars à Montréal. Plusieurs grands projets de verrières se succéderont par la suite pour elle à Montréal et dans différentes villes du Québec.
Parallèlement à sa carrière de peintre et de maître verrier, l’artiste s’est également consacrée à l’enseignement à l’Université Laval de 1967 à 1988. En 1970 et en 2000 le Musée d’art contemporain de Montréal lui consacre une exposition rétrospective. En 1972, Ferron est honorée par l’Académie royale des arts du Canada. En 1983, l’artiste reçoit le prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction accordée en arts visuels par le gouvernement québécois. On retrouve ses œuvres dans plusieurs musées, collections publiques et privées, au Canada, aux États-Unis, dans certains pays d’Europe et au Brésil. Marcelle Ferron, artiste de notoriété internationale, figure importante de l’art contemporain au Québec, décède en 2001, mais elle vit encore à travers l’ensemble de son œuvre. Voir un tableau de Marcelle Ferron, c’est saisir l’occasion de mieux comprendre une période charnière de l’histoire de l’art québécois.