1923 - 2002 Jean Paul Riopelle naît à Montréal en 1923. En 1942, le jeune passionné par la nature, la faune et l’environnement, entreprend des études en génie à l'École polytechnique de Montréal. Il se familiarise d’autre part avec l’architecture par le biais de cours par correspondance. En parallèle avec ces formations, le jeune homme s’adonne à la photographie. Manifestant un intérêt grandissant pour l’art, il fréquente brièvement l'École des beaux-arts de Montréal. Délaissant cette institution à ses yeux trop académique, il s’inscrit à l'École du meuble où il obtient son diplôme en 1945. Il étudie auprès de Paul-Émile Borduas, professeur avant-gardiste extrêmement dévoué à ses étudiants. C'est sous sa direction que Riopelle réalise sa première peinture abstraite. Borduas et plusieurs de ses étudiants, dont Riopelle, forment un groupe qui expose ensemble. Ce groupe qui rejette l’enfermement de la société québécoise se fait connaître plus tard sous le nom des Automatistes. Ces artistes réalisent des œuvres spontanées qui puisent à la source de l’inconscient.
En 1946, Riopelle fait son premier voyage en France où il retourne et s'établit l'année suivante. En 1948, Borduas écrit le manifeste Refus global que signent plusieurs jeunes artistes dont Riopelle, Barbeau, Gauvreau, Ferron, Sullivan et autres artistes.
Riopelle présente sa première exposition solo au lieu de rencontre surréaliste, la Galerie La Dragonne, à Paris en 1949. Durant la fin des années 1940 et le début des années 1950, il se lie d'amitié avec des artistes, écrivains et propriétaires de galeries, notamment Georges Mathieu et Pierre Loeb, qui le présentent à André Breton. Il rencontre également Jean Arp et Antonin Artaud à la Galerie Loeb. Riopelle crée un style de peinture où il applique en épaisseur sur une toile avec une truelle de grandes quantités de couleur, comme dans Pavane (1954) et La roue II (1956). Durant les années qui suivent, l'artiste connaît un succès grandissant et s'intègre toujours davantage dans le milieu culturel parisien. Il est représenté à New York et participe aux biennales de l'art contemporain à Venise (1954) et à Sao Paulo (1955). Il passe ses soirées dans les bistros de Paris avec ses amis, notamment le dramaturge Samuel Beckett et l'artiste Alberto Giacometti.
Dans les années 1960, Riopelle renouvelle ses liens avec le Canada. Des expositions sont présentées au Musée des beaux-arts du Canada en 1963. Le Musée du Québec organise une rétrospective en 1967. Au début des années 1970, il se construit une maison et un atelier dans les Laurentides. À compter de 1974, il consacre son temps entre Sainte-Marguerite au Québec et Saint-Cyr-en-Arthies en France. De 1994 à son décès, il vit tantôt à Sainte-Marguerite, tantôt à l'Isle-aux-Grues au Québec.
L’artiste qui décède en 2002 à l’Isle-aux-Grues laisse un héritage d’une valeur inestimable. On retrouve de ses œuvres en Amérique, en Europe, en Asie ainsi qu’en Océanie.