1895 - 1982 L’aventure de René Richard débute en 1909 alors qu'il a quinze ans et que son père décide de déménager sa famille de Suisse à Cold Lake en Alberta. A l'instar de plusieurs de ses compatriotes, le père de Richard perçoit le Canada comme une terre remplie de promesses et d'opportunités. Ce dernier découvre par contre très tôt que de cultiver la terre n'est pas une mince affaire et que tous doivent y mettre du sien.
Son fils René n'épousait pas toutefois les valeurs de son époque, qui se résumaient à s'établir sur une terre et fonder une famille. D'une nature fortement spirituelle et épris de liberté, il décide plutôt de devenir un vrai coureur des bois. Cette occupation lui permet d'assouvir sa soif de liberté tant au niveau spirituel que physique. C'est au cours de ses diverses aventures qu'il commence à capturer par le biais d'esquisses, le mode de vie des peuples amérindiens ainsi que des paysages de toutes sortes. En 1927, il se sert de ses économies pour partir vers Paris dans l'espoir de développer ses aptitudes artistiques. C'est à ce moment que se produira pour lui une rencontre déterminante avec le peintre reconnu Clarence Gagnon. Ce dernier l'encourage dans son entreprise et ils garderont dès lors un contact constant. De retour en Alberta, Richard poursuit sa vie de trappeur jusqu'en 1938 où il se laisse finalement convaincre par Gagnon de consacrer toutes ses énergies à la peinture.
En 1942, il s'établit à Baie St-Paul et entreprendra quelque temps plus tard des séjours dans le Grand Nord qui lui inspireront de mémorables toiles, les plus recherchées de nos jours. Son style désinvolte et spontané anime ses tableaux d'où se dégagent une vivacité et pureté peu commune. Richard se fie beaucoup plus sur son intuition alors qu'il brosse sans retenue ses sujets capturant ainsi l'essence pure du lieu. Richard ne cherche pas à séduire avec un produit fini soigné mais plutôt à traduire son sujet avec sincérité et à l'aide de son propre langage pictural. Ses sujets de prédilection demeureront toujours liés au paysage canadien source d'inspiration intarissable pour lui. Le Musée du Québec lui consacre une rétrospective en 1977 et il sera reçu comme membre de l'Académie Royale du Canada. René Richard s'éteint en 1982.