Réalisée au cours de l’année de son décès, l’œuvre Oies blanches à la brunante, acrylique sur toile de format 24 X 12 pouces, occupe une place importante dans le corpus du peintre Claude A. Simard. Toujours en totale maîtrise de l’impact de ses créations, l’artiste nous livre un paysage animalier qui suscite le sourire. Trois oies blanches au regard coquin, peintes dans une lumière de tombée du jour, semblent jacasser entre elles, occupées à refaire le monde.
Moins colorée que ses tableaux à thématique florale, l’œuvre n’en n’est pas moins percutante. Le oies blanches vigoureusement brossées par le peintre sont découpées d’un trait noir. Enracinées sur le rivage, elles reposent sur un fond pictural sombre duquel émerge des éclats d’orangé qui évoquent le soleil couchant. Au loin, une bande de terre se dresse à l’horizon créant un effet de perspective dans ce rectangle entoilé. Le médium acrylique appliqué avec grande spontanéité par le peintre nous offre des zones d’intensité et de textures variables. Oies blanches à la brunante se présente à nous comme une œuvre prémonitoire. Le jour tombe sur les oies et sur la vie du peintre qui lentement s’éteint.
L’artiste dont les œuvres s’avèrent particulièrement convoitées fait l’objet d’une exposition rétrospective présentée au Musée du Québec (MNBAQ) en 1975. En 1981, il est honoré par l’Académie royale des arts du Canada. Le peintre expose à l’Orangerie du Château Bagatelle à Paris en 1991.