Claude Picher, illustre peintre québécois, se consacre à de prestigieuses fonctions en administration des arts et enseignement jusqu’à l’âge de 44 ans. À partir de 1971, désireux de jouir entièrement de sa vocation de peintre, l’artiste s’installe sur une ferme située à St-Léandre de Matane, il y fait alors son atelier. Près de vingt ans plus tard, ayant pris racine en ce territoire qu’il affectionne particulièrement, le peintre crée plus d’une centaine de toiles mettant en valeur les villages et paysages de la Gaspésie. Il peint de nombreux secteurs de la Gaspésie encore jamais illustrés par des artistes de son calibre.
C’est en 1994, soit peu de temps avant son décès, que Picher réalise Automne en Gaspésie, une étonnante huile sur toile de format 30 X 40 pouces. Bien que toujours en lien avec la thématique du paysage, cette œuvre, moins détaillée que certains de ses tableaux antérieurs, se présente à nous dans une facture quelque peu abstraite. Le peintre élabore son paysage à partir d’un jeu de formes teintées de couleurs terreuses. Le soleil d’automne diffuse une mosaïque de rayons sur ce paysage montagneux peuplé de maisons qu’il transpose en petits blocs colorés qui dynamisent l’espace. Par endroit, la touche du peintre, bien que toujours reconnaissable, varie en intensité. Sa découpe entre les surfaces colorées de l’œuvre donne l’impression d’un patchwork. Par l’utilisation de ces formes et de ces couleurs, l’artiste exprime sa vision originale du paysage ambiant. Le peintre, disciple de la peinture vivante au Canada français, communique ainsi son amour et son attachement à ce territoire qu’il a fait sien.
Honoré par l’Académie royale des arts du Canada en 1973, Claude Picher, peintre au style unique, s’illustre à l’international par la mise en valeur d’un patrimoine régional. Convoitées par de nombreux collectionneurs, les toiles de cet artiste font partie intégrante de nombreuses collections publiques et privées. On en retrouve au Musée de la Gaspésie, au Musée national des beaux-arts du Québec ainsi qu’au Musée de la civilisation.